Le muscle au cœur
de la science

À l’Institut de Myologie, pôle d’expertise dédié à l’étude du muscle et de ses pathologies, innover est une priorité constante. Pour décrypter les mécanismes qui régissent le fonctionnement du muscle, ses altérations et sa réparation, les chercheurs développent aujourd’hui des outils à la pointe. Imagerie haute précision du corps entier, mini-muscles reproduits en laboratoire, microscopie de pointe… Ces technologies innovantes, encore impensables il y a quelques années, deviennent des leviers majeurs pour mieux comprendre, mieux diagnostiquer, mieux corriger, et mieux soigner.

Alors que les connaissances s’affinent, les chercheurs redoublent d’ingéniosité et multiplient les approches avec un même objectif : faire progresser une médecine de précision au service du plus grand nombre. Car si le muscle est au cœur des maladies neuromusculaires, il est aussi un véritable enjeu de santé publique, pour tous.

Le muscle vu autrement : 3 approches innovantes

À travers les témoignages de trois chercheurs de l’Institut de Myologie, découvrez comment les technologies de pointe transforment notre regard sur le muscle. De la microscopie ultra-résolutive à l’imagerie corps entier, en passant par la cartographie des tissus, ces innovations font avancer la recherche, améliorent le diagnostic et ouvrent la voie à des traitements plus ciblés.

Explorer l’infiniment petit

Stéphane Vassilopoulos, co-directeur de l’équipe « Organisation des cellules musculaires et thérapie de la myopathie centronucléaire dominante » au Centre de Recherche de l’Institut de Myologie, nous emmène dans l’univers microscopique du muscle. Il a développé une approche unique au monde en imagerie cellulaire, combinant biologie moléculaire et microscopie de pointe. Avec cette méthode innovante, il a découvert, pour la première fois, un phénomène crucial dans le fonctionnement des neurones, grâce auquel il est possible de visualiser des anomalies jusque-là invisibles au cœur du muscle.

“L’imagerie nous permet de voir les protéines dans leur réelle structure. On va mieux comprendre leur forme, leur fonctionnement, leur repliement, et comment elles participent à une fonction cellulaire. Cette technique est unique et la seule solution pour comprendre l’architecture des cellules musculaires. ”

Voir nos muscles en mouvement

Constantin Slioussarenko, chargé de recherche au laboratoire d’imagerie et de spectroscopie par résonance magnétique nucléaire (RMN) de l’Institut de Myologie, développe une technique d’imagerie quantitative qui permet d’analyser l’ensemble du corps, y compris les muscles respiratoires, afin de mieux comprendre l’évolution des maladies neuromusculaires.

“C’est difficile de suivre de manière précise et globale l’évolution de la maladie ou l’efficacité des traitements. Si on ne regarde qu’une partie du corps, comme une cuisse, on peut ne pas avoir nécessairement une bonne vision de comment le traitement agit par exemple. Notre idée est de suivre de manière systémique la progression des maladies, donc en corps entier, de façon non invasive.”

 

Construire l’Atlas du Muscle

Bruno Cadot, directeur de recherche au Centre de Recherche de l’Institut de Myologie, travaille à une cartographie inédite du muscle. Son « Atlas du Muscle » est une base de données unique et une ressource essentielle pour la communauté scientifique facilitant la recherche et le diagnostic des maladies neuromusculaires.

“Nous avons décidé de partager plus de 6 500 images de biopsies musculaires humaines, mais aussi d’origine murine et canine, collectées depuis plusieurs années dans l’Unité de Morphologie Neuromusculaire et le Centre de Recherche en Myologie. Elles recouvrent plus de 100 maladies musculaires génétiquement déterminées, réparties en 23 groupes de différents types de maladies, 99 gènes impliqués, 80 types de colorations et regroupe 27 types de muscles issus de biopsies humaines ou de modèles animaux.”

 

Une fondation pour aller plus loin

La pose de la première pierre de la Fondation de Myologie en juin 2025 marque une nouvelle étape de ce projet, porté par lAFM-Téléthon et l’Institut de Myologie. Son ambition : faire de la myologie une discipline transversale, au croisement de la recherche biomédicale, de la prévention, de la rééducation, du sport et de l’innovation thérapeutique.

Située à Paris, cette future Fondation d’intérêt général réunira de très nombreuses forces médicales et scientifiques en lien avec les patients autour d’une mission commune : étudier, diagnostiquer, évaluer et soigner le muscle, qu’il soit sain ou malade, jeune ou vieillissant, entraîné ou blessé.

Elle agira sur trois missions majeures :

  • La recherche, pour mieux comprendre les mécanismes du muscle sain et pathologique, développer des traitements innovants et accompagner les révolutions thérapeutiques en cours, comme la thérapie génique ;
  • La formation et la diffusion des savoirs, pour structurer l’enseignement de la myologie, sensibiliser les professionnels de santé et le grand public à l’importance du capital musculaire ;
  • L’innovation appliquée, pour concevoir des solutions concrètes de prévention, de maintien ou de restauration de la fonction musculaire, à tous les âges de la vie.

La Fondation du muscle va non seulement faire gagner des années à la recherche, mais aussi des années à nos vies.

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